Complications et séquelles d’une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques
La taille
Le risque d’un ralentissement de la croissance dépend du type de préparation à la greffe, d’un éventuel traitement prolongé par des corticoïdes et des traitements reçus avant la greffe.
Il arrive que la croissance après greffe soit normale durant les premières années mais que le pic de croissance qui accompagne normalement la puberté se fasse mal.
Après la greffe une surveillance de la croissance est donc nécessaire jusqu’à l’âge adulte avec une attention toute particulière au moment de la période pubertaire.
Cette surveillance permet de dépister une croissance insuffisante laquelle peut être restaurée par un traitement hormonal.
La puberté
Le risque de dérèglement (avance ou retard) pubertaire nécessite une évaluation précise et une prise en charge adaptée pour chaque patient. Là encore, le diagnostic de dérèglement pubertaire est important car des traitements peuvent être efficaces.
La fertilité
Les troubles de la fertilité pourront être pris en charge dans les centres spécialisés de procréation médicalement assistée.
Thyroïde
Cette glande située à la base du cou produit les hormones thyroïdiennes qui régulent la température, l’état de fatigue et le poids. Elle doit être surveillée de façon prolongée après la greffe. En effet une radiothérapie incluant la région du cou peut être responsable soit de troubles de la production des hormones thyroïdienne, soit de nodules.
Une simple prise de sang permet de doser les hormones thyroïdiennes dans le sang. La diminution du taux d’hormones peut être compensée par un traitement oral quotidien.
La survenue d’une tumeur thyroïdienne peut être constatée par le patient lui-même ou par l’échographie qui sera réalisée systématiquement de façon régulière. Une ponction à l’aiguille permet d’analyser le nodule et de faire la différence entre nodule bénin et véritable cancer de la thyroïde.
Cœur et vaisseaux
Une surveillance de la fonction cardiaque est nécessaire lorsque des anthracyclines ont été utilisées pour le traitement de la maladie avant la greffe. L’irradiation corporelle totale lors de la préparation à la greffe peut aussi majorer les risques d’altération de la fonction cardiaque. La surveillance est réalisée grâce à des échographies cardiaques régulières. Une bonne hygiène de vie permet de limiter les autres facteurs de risque d’une maladie cardio-vasculaire: sédentarité, tabac, surpoids, augmentation du cholestérol ou des triglycérides. La tension artérielle sera également surveillée.
Œil
Un examen ophtalmologique régulier permet de dépister, avant tout retentissement sur la vision, l’apparition d’une opacification du cristallin appelée « cataracte ». Cette opacification prématurée peut être due soit à l’irradiation de l’œil lors de l’irradiation corporelle totale, soit à un traitement prolongé par corticoïdes. L’évolution de cette cataracte est le plus souvent lente, mais si nécessaire, une intervention chirurgicale peut être proposée.
Peau
Une surveillance dermatologique permet de dépister et de traiter les cancers de la peau pouvant survenir après greffe de cellules souches hématopoïétiques, notamment lorsque la préparation a comporté une irradiation corporelle totale. Toute lésion cutanée qui persiste doit faire l’objet d’une consultation médicale.
Os et articulations
Un traitement prolongé par des corticoïdes expose dans les mois ou les années qui suivent à un risque de destruction articulaire appelée « ostéonécrose ». Cette affection touche particulièrement les hanches et les genoux, plus rarement les épaules. Cette complication se manifeste par des douleurs articulaires, au début peu intenses mais qui peuvent rapidement devenir invalidantes. Le diagnostic peut être porté sur une radiographie et surtout grâce à l’IRM de l’articulation. En cas d’ostéonécrose, un avis spécialisé en orthopédie permettra de déterminer si une intervention chirurgicale est nécessaire ou non.
Les traitements prolongés par corticoïdes peuvent également entraîner une diminution de la minéralisation osseuse ou ostéoporose à l’origine de douleurs du squelette et d’une fragilité osseuse qui augmente le risque de fracture. Le risque est majoré pour les femmes qui ont un dysfonctionnement ovarien. Le bon examen pour dépister précocement cette complication est un examen radiologique appelé « ostéodensitométrie ».
Divers
D’autres examens de dépistage peuvent être décidés en fonction de la maladie initiale, des traitements reçus avant greffe, du type de greffe réalisé et de ses complications. Tout symptôme persistant, doit être signalé à un médecin.
Citer cet article comme : Complications et séquelles d’une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques, https://www.santepublique.eu/complications-sequelles-allogreffe-cellules-souches-hematopoietiques/ (Page consultée le 03/11/2013).