Poème : les PH malades de la polarité
Un petit poème satirique pour les praticiens hospitaliers…
Un mal qui répand la terreur,
Mal que le législateur en sa fureur
Inventa pour diviser les équipes,
La Polarité (puisqu’elle nous fut imposée)
Capable en un jour d’aiguiser les ambitions,
Créait la zizanie chez nos PH.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient toqués :
On n’en voyait point d’occupés
A la prescription informatisée ;
Aucun cas ne les motivait ;
Ni chirurgiens, ni radiologues n’épiaient
Le mouton à cinq pattes.
Les chefs de pôle se fuyaient :
Plus de concertation, partant plus de coordination.
Le chef de Médecine tint conseil et dit: Mes chers amis,
Je crois que les autorités ont permis
Pour notre indiscipline ce joli foutoir ;
Que le plus imprévisible de nous,
Avec la déontologie renoue,
Peut-être il obtiendra des résultats.
L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
L’état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
J’ai fait force coloscopies
Sur le plateau de chirurgie
Même, il m’est arrivé quelquefois de faire
Des Biopsies
Je me dévouerai donc, s’il le faut ; mais je pense
Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon la T2A
Que le moins rentable soit aux abois.
Chef, dit le cadre de pôle tu délires à plein tube ;
Tes scrupules vont nous coûter un saladier ;
Et bien, enchaîner sans repos les examens de toute espèce,
Est-ce un péché ? Non, non, tu fis cher ami, au pôle de chirurgie
Beaucoup de recettes et d’honneur.
Et quant aux biopsies, l’on peut dire
Que ça fait marcher l’anapath,
Et ces gens là ont une nomenclature
Qui n’est pas la pire.
Ainsi dit le cadre et flatteurs d’applaudir.
On n’osa trop approfondir
Du cardio, de l’endoc, ni des autres spécialistes
Les moins pardonnables dérives.
Tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples généralistes,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
Le rhumato vint à son tour et dit : J’ai souvenance
Qu’un jour de pénurie d’infirmière de consultation,
Voulant travailler proprement,
Respecter les règles d’asepsie,
Je fis au bloc une infiltration articulaire,
Sans en avoir vraiment demandé l’autorisation.
A ces mots, on cria haro sur l’articulo
Un amateur de comptabilité analytique montra par ses tableaux
Quelle conséquence cet acte illicite,
Pouvait avoir sur la gouvernance
L’affaire était grave :
Faire de la médecine comptabilisée en chirurgie, quel crime abominable !
Il lui fut vivement conseillé de
Renforcer son DPC.
Selon que vous serez directoire ou dirigé
Les jugements de pôle vous rendront méritoire ou déglingué.
Citer cet article comme : Poème : les PH malades de la polarité, https://www.santepublique.eu/poeme-ph-malade-polarite/ (Page consultée le 20/03/2013).